Les préludes pour piano de Debussy s’inscrivent dans une lignée stylistique tout en étant en dehors de tout style. Réunis en deux recueils, ces 24 pièces s’inscrivent dans une tradition qui compte J.S Bach et F Chopin. Cependant, il n’est pas question pour Debussy d’exposer les 24 tons majeurs et mineurs.

Se rapprochant plus à des pièces de genres, il s’agit plutôt pour le compositeur de représenter des impressions, des sensations, des paysages et des lumières puisant dans les couleurs modales et les gammes symétriques. Les titres évocateurs nous invitent à entrer dans un univers imaginaire, poétique et sensoriel. La richesse des harmonies, des rythmes et des timbres placent ces préludes dans les plus belles pages des œuvres du 20ème siècle.

L’exercice de la transcription est souvent périlleux. Comment rendre hommage à l’œuvre sans la dénaturer ni tomber dans la caricature ? Raconte-t’on la même histoire dans une autre langue, ou bien invente-t’on une autre histoire dans la même langue ?

Notre démarche musicale n’est jamais fixée. Pour chaque nouvelle œuvre, nous cherchons un nouveau concept d’écriture ou de jeu qui nous donnera la clé permettant de raconter la musique à notre manière.

Au fil des morceaux, nous prenons de plus en plus de libertés sur le texte, jusqu’à interpréter des compositions personnelles. Jouant avec les frontières des styles, classique, jazz, improvisation libre, nous élargissons le champ des possibles. La recherche sur les timbres du violoncelle et du vibraphone nous guide dans le jeu et les compositions.

De vieilles lampes de chevets s’allument après chaque morceau. Témoins visuels de la musique qui vient de se jouer, l’espace scénique s’enrichit de ces petites lumières, propulsant le spectateur dans un salon intimiste. « Préludes » est pensé comme un voyage immobile avec les deux musiciens, qui livrent avec sincérité leur amour de la musique de Debussy.